1) Le givrage du carburateur :
Le givrage du carburateur est un phénomène sournois qui peut surprendre tout pilote, quelle que soit la saison. En effet, que ce soit en été ou en hiver, le risque guette en permanence les avions légers. La principale menace réside dans la formation de glace à l’intérieur du carburateur, pouvant obstruer le passage du carburant ou de l’air. Anticiper et savoir comment utiliser le réchauffage carburateur est crucial, car un retard dans cette action peut entraîner un arrêt du moteur.
Heureusement, les avions certifiés disposent tous d’un dispositif pour contrer cette formation de glace, en particulier dans la zone la plus froide du carburateur. Cependant, son utilisation doit respecter scrupuleusement les procédures décrites dans le manuel de vol. Bien qu’essentiellement préventif, en cas d’urgence, l’activation de ce système peut être vitale.
a) L’aspect théorique du givrage du carburateur :
- La détente adiabatique: Lors de la traversée de l’air dans le carburateur, une chute de pression se produit. Dans un processus adiabatique, la réduction de pression d’un fluide s’accompagne d’une baisse de sa température. Par exemple, si l’air subit une détente adiabatique, passant de 30 à 15 pouces de mercure en pression absolue, sa température absolue peut chuter de +20°C à -33°C, soit une baisse d’environ 53°C. Toutefois, la réalité est différente, car la détente dans un carburateur n’est pas strictement adiabatique. Néanmoins, des baisses de température de l’ordre de 15°C à 30°C sont courantes.
- Effet Venturi et accidents de tuyau: L’effet Venturi se manifeste lorsque l’air traverse la buse du carburateur. En raison de sections de passage réduites, la vitesse de l’air augmente, diminuant ainsi la pression. Cette chute de pression est accentuée par différents facteurs comme les fuites d’air ou la manipulation du papillon d’ajustage, utilisé pour ajuster la puissance du moteur.
- Humidité et température de l’air extérieur: La formation de glace est intrinsèquement liée à l’humidité de l’air. Un air parfaitement sec, indépendamment de sa température, ne présente théoriquement aucun risque de givrage. Cependant, la situation change lorsque l’air est saturé d’humidité. Un air froid atteint sa saturation en humidité plus rapidement qu’un air chaud. De plus, un air chaud saturé contiendra plus d’eau que le même volume d’air froid saturé. Par conséquent, dans des conditions givrantes, l’air chaud contribuera à un givrage plus intense que l’air froid.